faire couler, (dé)verser, répandre. « L'Oise dans la Seine épanche ses eaux bleues. »« Une cuve, d'où le vin s'épanche par un robinet. »
fig.: « mes yeux s'épanchèrent en ruisseaux. »« Elles s'épanchaient en pleurs sincères. »« Les derniers flots de ma vie s'épanchaient dans cet adieu. »
p. anal.: répandre généreusement. « L'aube épanchait une clarté laiteuse au haut des futaies. »« Un blanc magnolia épanche son parfum de neige et de melon. »
p. métaph. : « Bianca, ton chaste nom, lorsqu'il flotte à la bouche, d'un charme toujours neuf vous remue et vous touche, et comme le parfum nage autour de la fleur, sur Venise il épanche une amoureuse odeur. »« La lumière s'épanchait magnifiquement dans la brume lointaine. »« Sa chevelure s'épanche au gré du vent. »« Sa douce chevelure s'épanche comme un flot de lumière immobile. »
fig.: donner libre cours à un sentiment, le confier en toute liberté et sincérité. Épancher son cœur, sa joie. « Un cœur où je pourrais épancher mes douleurs quand elles surabondent. »« L'indignation et la douleur trop longtemps contenues s'épanchèrent. »
épancher sa bile, son fiel = donner libre cours à son amertume, à son indignation. « Il y a des jours où je brûle d'être journaliste, pour épancher ma bile. »« Il dut se borner à épancher son fiel en un soliloque navré et imprécis. »
se confier, s'exprimer en toute liberté et sincérité. S'épancher dans le sein de qqn, besoin de s'épancher. « Il avait besoin de s'épancher, de trouver quelqu'un à qui tout dire. »« Il s'épanche volontiers en confidences, en rires ou en pleurs. »
p. ext.: se répandre abondamment. « L'amour est inépuisable; il vit et renaît de lui-même, et plus il s'épanche, plus il surabonde. »