dépôt vert grisâtre d'hydrocarbonate de cuivre qui se forme sur le cuivre, le bronze, au contact de l'humidité, et qui présente une certaine toxicité. « Les vieux bronzes romains, de vert-de-gris rongés. »
fig.: ce qui attaque, corrode, dénature. « Cette musique de vert-de-gris, ces mélodies pleines d'arsenic. »
couleur, ton, etc. de vert-de-gris = couleur analogue à celle de cette matière. [couleur]
d'un vert pâle tirant sur le gris. « Feuillage vert-de-gris. La nature est plutôt vert-de-gris que verte. Des yeux vert-de-gris comme une eau dormante. »
uniforme vert-de-gris = uniforme des soldats allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
p. méton.: soldat allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. « Des vert-de-gris hagards, débraillés, les mains en l'air. »
vert-de-grisé :
couvert de vert-de-gris. Cuivre vert-de-grisé. Des clairons oxydés, vert-de-grisés. Une couleur de vieux bronze vert-de-grisé.
fig.: qui est corrodé par l'âge, les défauts, le mal.
qui rappelle la couleur du vert-de-gris. Nuance vert-de-grisée. « Cette verdure vert-de-grisée, mêlant le poussiéreux de l'olivier à l'argenté du saule. »
vert-de-griser
couvrir de vert-de-gris. « Un airain que le Temps vert-de-grise. »« L'effigie du gros sou se vert-de-grise. »
syn. de abîmer, altérer, corroder, dénaturer. « La langue française, vert-de-grisée par l'empoisonneur. »
document signé par François 1er en 1539 à Villers-Cotterêts (Aisne), faisant du français la langue officielle du droit et de l'administration, en lieu et place du latin et des langues régionales.
mot arabe signifiant mécréant, infidèle, non musulman. Parfois francisé en "cafre". « Avant 1967, il était interdit à un "kafir" de visiter l’esplanade des mosquées. »
kafir est à l'origine du mot français "cafard".
myth. gr.: toison d'un bélier ailé que son propriétaire, le roi de Colchide, fait garder par un dragon. Jason et les Argonautes parviennent pourtant à s'en emparer, avec le soutien de Médée, la fille du roi. « Les argonautes, héros grecs, ont accompagné Jason en Colchide dans sa quête de la Toison d'or. »
nom d'un ordre de chevalerie institué par Philippe le Bon, dont l'insigne est un mouton d'or. Le nom est inspiré du mythe grec. « Chevalier de l'ordre de la Toison d'or. »
terme utilisé à partir du 15e siècle en référence aux Juifs de la péninsule Ibérique (Espagne, Portugal) convertis au catholicisme, souvent de force, et qui continuaient à pratiquer le judaïsme en secret.
Ce terme recoupe aujourd'hui celui de crypto-judaïsme.
almanach fondé par Joseph Vermot en 1886, et conçu pour être lu au rythme d'une page par jour. Celles-ci contiennent des informations diverses, parfois utiles, des blagues et des calembours, des illustrations et divers autres éléments rassemblés pêle-mêle.
Un calembour de référence du Vermot : "Comment vas-tu... yau de poêle ?" (1896).
Cocardier, misogyne, colonialiste, et bien d'autres, le Vermot a été traité de tous les noms. Il est sans nul doute une des facettes de la culture « franchouillarde ».
grand voile noir traînant jusqu'à terre porté par les femmes en signe de deuil.
vêtement ample et sans manches, le plus souvent avec capuchon, porté surtout par les femmes au-dessus des autres vêtements pour se protéger du froid (=cape). Mante de bure, d'hermine. « J'ai mis ma mante noire et je suis sortie. »
vêtement en forme analogue, porté par des religieuses ou des membres d'un organisme de bienfaisance. « Deux nonnes du «social service» à mantes grises. » [habits]
qui est situé tout autour ; avoisinant. « Une verdoyante vallée arrosée par une multitude de petits ruisseaux venus des montagnes circonvoisines. »« Nous visitons la chapelle et le jardin circonvoisin. »
[pers.] qui se lève de bon matin (=matinal). « Les paysans matineux que nous croisions semblaient ne pas nous voir. »« Je partais quand les plus matineux s'éveillaient. »« Les premiers baigneurs, les matineux déjà sortis de l'eau se promenaient à pas lents le long du ruisseau. »
[chose] du (petit) matin. Aux heures matineuses. « Quel charme de trouver la beauté paresseuse; De venir visiter sa couche matineuse. »« La procession matineuse des ouvriers prenant leur poste. »
(du grec micro = petit et bios = vie) ensemble des micro-organismes (bactéries, levures, champignons, virus) vivant dans un environnement spécifique (appelé microbiome).
microbiote intestinal = flore intestinale. « Au même titre que le microbiote intestinal, il existe un microbiote du sol et de l’océan. »
mouton d'Asie élevé pour sa fourrure. « Un manteau en astrakan, c'est à dire en agneau caracul tué très jeune pour ses poils bouclés. »
fourrure noire et ondulée fournie par cet animal. Un manteau, un col de caracul.
travail des juristes "pour le bien public" ou pour la cause des plus démunis. Il s'agit en principe d'un travail bénévole. « L'Association du Barreau Canadien encourage les avocats à faire 50 heures de travail pro bono par année. »
plante poussant sur les terrains salés du littoral ou près des gisements de sel, à tige charnue et à feuilles réduites à des mamelons, dont la cendre fournit de la soude. « Dans les bas-fonds encore imprégnés d'eau salée, des joncs, de ternes salicornes... Un endroit vague hérissé d'une végétation pareille aux salicornes des dunes. »
manufacturier de brodequins militaires.
jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, chaussure de l'armée française.
p. ext.: grosse chaussure. « Cette paire de godillots appartenait à mon père. »
fam.: personne exécutant les ordres ou suivant les consignes sans discuter, en particulier parlementaire qui suit sans discuter les consignes de vote de son parti. Parti godillot, vote godillot, député godillot. « je ne veux pas être un godillot. »
faire brèche dans qqc. = porter un coup, ouvrir une brèche; au fig., affaiblir, ébranler (la position, les convictions d'une personne). « Chaque parole de la sainte fille en cornette faisait brèche dans la résistance indignée de la courtisane. »
battre en brèche = attaquer de manière à ouvrir une brèche; au fig., attaquer violemment et systématiquement (une personne, ses idées, etc). « Ses remords d'aimer étaient battus en brèche et détruits avec une rapidité délicieuse. » être (toujours) sur la brèche [P. réf. à la tenacité des assiégés] = être (toujours) en plein combat; au fig., avoir une activité soutenue, p. ext., être (toujours) en activité. « Eh bien alors Ferdinand! Toujours d'attaque? Toujours sur la brèche? ».
mourir sur la brèche = mourir au plus fort de la lutte; au fig., mourir en pleine activité.
(du latin: pallium = manteau) bande de tissu circulaire portée autour des épaules par le page et les archevêques, avec deux pendants, l'un sur la poitrine et l'autre sur le dos. Ces deux pendants sont maintenus en place à leurs extrémités par deux plaques de plomb recouvertes de soie noire. Le pallium est en outre orné de six croix, une sur chaque appendice et quatre sur la partie circulaire. [habits]
substance brune à l'odeur pénétrante, que l'on extrait des glandes abdominales de certains cervidés d'Asie centrale.
couleur de musc : gris foncé tirant sur le brun. « Le poil est ondé ou jaspé de noir, sur un fond couleur de musc foncé avec trois bandes blanches sur la poitrine. »
p. méton.: parfum préparé avec cette substance. « Il se trouva pressé contre des seins abondants mais très doux et qui sentaient le musc. » [couleur]
petit fragment qui se détache d'un os fracturé ou cassé. « On lui a tiré plusieurs esquilles de la jambe. »« Une esquille osseuse a peut-être coupé une artère. »
p. anal.: fragment. Esquille de roche, de bois. « Tous les miroirs étaient brisés et la moquette, jonchée d'esquilles de verre. »
vx.: vêtement masculin, habit de ville ou d'uniforme, consistant en une veste courte à collet, s'arrêtant à la taille et pourvue à l'arrière de longues basques étroites.
habit noir de cérémonie ou de soirée, à basques en queue de morue. « Le soir où, place de l'Opéra, vers neuf heures, tous deux en frac de soirée... » [habits]
enfermer très étroitement. « Le froid très vif claquemure davantage les gens dans leurs maisons ; j'ai souvent remarqué que notre vie leur semble claquemurée ; rien de voyant, rien de décolleté : Je veux une robe montante, claquemurant ma grâce et ma beauté ; claquemuré dans un ordre établi. »
p. ext.: cacher, obscurcir. « à plus forte raison, une phrase d'argot, dont le sens est alors doublement claquemuré. »
pronominal: se claustrer dans un lieu exigu. « Ils s'étaient claquemurés en une cave percée d'un trou. »
embarcation de sport ou de loisir, légère et instable, manoeuvrée à la pagaie double. « La France, Monsieur le Président, c'est un petit bateau léger et fragile, pas plus grand qu'une allumette, une périssoire en quelque sorte. »
Ragoût constitué de différentes viandes réchauffées. « Elle fit un salmigondis de toutes les viandes qui étaient restées de la veille. »
Assemblage disparate, mélange confus de choses ou de personnes. « Tout ce salmigondis s'installe dans mon estomac comme il peut, le poulpe étale ses tentacules, la soupe s'insinue dans les vides, le riz se tasse, le saucisson, le colin et le poulet s'accordent par un traité provisoire. »
Un salmigondis de + subst. plur. « Quel curieux salmigondis de contradictions présentent les têtes faibles et les âmes troubles. »
Ramassis d'idées, de paroles ou d'écrits formant un tout disparate et incohérent (=fatras, fouillis). « Cet ouvrage est un salmigondis véritable, un sale lendemain de mardi-gras, où les convives lâchent de temps en temps quelques mots heureux à travers des bouffées d'ivresse. »
malversation d'un fonctionnaire qui ordonne de percevoir ou perçoit sciemment des fonds par abus de l'autorité que lui donne sa charge (=corruption). Accusé, convaincu de concussion. Exercer des concussions. L'art de la concussion.
[de l’arabe fallag: "pourfendeur de têtes", puis "bandit de grand chemin"] partisan tunisien ou algérien, soulevé (de 1952 à 1962) contre l'autorité française pour obtenir l'indépendance de son pays. « La semaine dernière des fellaga ont attaqué des gardiens de la paix, à Paris, non pas parce qu’ils étaient musulmans comme eux, mais parce qu’ils étaient restés français. »
ruban à une seule face (contrairement à un ruban classique qui en possède deux), décrit par Ferdinand Möbius. Un modèle simple se réalise en faisant subir une torsion d'un demi-tour à une longue bande de papier, puis en collant les deux extrémités. « Le présent n’aurait plus qu’une seule face. Il serait une espèce de ruban de Möbius sur lequel avanceraient les hommes, repassant inlassablement par le même point sans jamais pouvoir s’échapper, prisonniers d’un éternel retour de l’immédiat. »
ensemble musical breton, inspiré du pipe band écossais, composé de bombardes, cornemuses écossaises et percussions. « On a fait venir un bagad pour saluer le cortège à coups de biniou. »« Le Bagad de Lann-Bihoué, ambassadeur de la Marine nationale, est le dernier bagad militaire français encore en activité. »
[dr. civil] somme d'argent qui, dans un partage, compense l'inégalité des lots, et qui, dans un échange, compense la différence de valeur des objets échangés. Soulte d'échange, de partage. « En cas de divorce, un des époux verse à l'autre une soulte pour récupérer un bien immobilier en commun. »
p. métaph. « La solitude est la soulte que l'aventurier paye à la société. »
p. ext.: compensation, gratification en échange d'un service. « On avait donné aux ouvriers plus d'une soulte afin que le travail fût parfait. »
[comm.] paiement qu'on fait pour s'acquitter d'un reste de compte (= solde). « Il a payé tant pour soulte de tout compte. »
sculpture, souvent monumentale, dont les motifs et les figures en relief se détachent presque complètement du fond, à la différence du bas-relief. « Une cloche de bronze doré, toute chargée de ciselures et de hauts-reliefs. »
en haut-relief. « Le dessus de la porte est occupé par des armoiries en haut-relief. »
p. métaph.: « Cette grande dame est une sorte d'abrégé, en haut-relief, de ce qui fait au fond le caractère des femmes de son rang. »« La côte, ciselée à coups de vagues comme un haut-relief. »
dessin formé de plusieurs lettres (ex: initiales d'un nom) utilisé pour marquer des objets personnels (=monogramme). « Un superbe sac de cuir du Levant, marqué d'un chiffre illisiblement entortillé, surmonté d'une couronne de baron. »
p. métaph. : « La fleur capucine brode de ses chiffres de pourpre les murs sacrés des couvents. »
caractères d'écriture (lettres ou chiffres) représentant par convention secrète les lettres ou les groupes de lettres des mots d'une langue. Lettre écrite en chiffres.
p. méton.: écriture secrète ainsi constituée. « Une écriture à rebours, chiffre dont tous les secrets n'ont pas été pénétrés encore. »
code, règles permettant d'écrire ou de déchiffrer un langage secret (=code, clef). « Des dépêches dont le gouvernement avait le chiffre. »« Il écrivit au ministre une lettre chiffrée et lui transmit le chiffre sous la même enveloppe. »« Le miracle est un phénomène naturel dont on n'a pas encore le chiffre. »« La Bible contient pour chacun de nous un message chiffré. Le chiffre, c'est la foi qui nous le donne. »« Peut-être un seul mot qu'elle eût dit, un sourire, m'eussent fourni une clef, un chiffre inattendus, pour lire l'expression de sa figure et de sa démarche, qui seraient aussitôt devenues banales. »
p. méton.: service d'un ministère, d'une armée, etc., chargé de transcrire les messages en chiffre ou de les déchiffrer. Section, officier du chiffre.
p. ext.: langage secret quelconque; règles permettant de le pratiquer. « Ils utilisaient pour leur correspondance un chiffre ou argot qu'on a peine à pénétrer. »
symbole conventionnel. « Le soufre, qui est le chiffre du feu. »
technol.: arrangement secret de chiffres, de lettres, permettant à celui qui l'a conçu ou y est initié d'ouvrir la porte d'un coffre-fort (=combinaison). « Le coffre-fort dont il repoussa la porte sans brouiller le chiffre. »« Un coffre-fort qui s'ouvre lorsque l'on a disposé les lettres de la serrure selon un certain chiffre qui sert de clé. »
[lat. habeas corpus ad subjiciendum : que tu aies ton corps pour le présenter (devant le juge)]
liberté fondamentale de ne pas être emprisonné sans jugement. En vertu de ce principe, toute personne arrêtée a le droit de savoir pourquoi elle est arrêtée et de quoi elle est accusée. Ensuite, elle peut être libérée sous caution, puis amenée dans les jours qui suivent devant un juge. « Malgré toutes ses révolutions, la France démocratique ne possède pas ce droit d’habeas corpus dont l’Angleterre est si fière. »
p ext.: liberté du citoyen de disposer de sa personne et de ses biens. « L'habeas corpus a été repris par la Révolution française dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789) et par les Nations unies dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948). »
modèle théorique de pensée.
système de représentations largement accepté dans un domaine particulier. « La suppression des notes imposerait un changement de paradigme à l'école. »
long manteau de laine à capuchon et sans manche. Vêtement traditionnel d'Afrique du Nord. « Le capuchon du burnous protège du soleil. »
pop. [en parlant des colons d'Afrique du Nord] faire suer le burnous = faire travailler, souvent sans ménagement, la main-d'oeuvre indigène. P. ext.: exploiter un travailleur.
p. ext.: grand manteau adopté par la mode à certaines époques. « Enveloppée d'un léger burnous de cachemire. » [habits]
[tiss. et tricot] relief sur une étoffe ou un tricot ; p. méton.: l'étoffe ou le tricot eux-mêmes. Bas, drap, velours à côtes. « Des tissus lourds grosse côte et gros grain. »
côtelé = qui porte des côtes. Velours côtelé. « Les feuilles côtelées des gentianes. » [habits]
treuil à axe vertical autour duquel s'enroule un câble servant à tirer un fardeau. Cabestan électrique, à bras ; arbre, axe d'un cabestan.
p. métaph. : « le nez du daron, couperosé par l'alcool et tordu au cabestan des concupiscences les plus ordurières. »
enchevêtrement de buissons serrés et touffus, d'un accès difficile (=fourré). Hallier impénétrable ; battre les halliers. « Des halliers si épais et si épineux qu'un serpent n'y aurait pas pénétré. »
p. métaph.: « les dogmes et les lois sont de profonds halliers où des tas de vieux droits divins mêlent leurs branches. »
filet de chasse. « J'aimais la chasse aux cailles, avec le hallier et l'appeau, dans les blés verts. »
forteresse et temple de Jupiter à Rome, sur le mont Tarpéien.
fig.: il n'y a qu'un pas du Capitole à la roche Tarpéienne : il n'y a qu'un pas des honneurs suprêmes à la ruine [les triomphateurs romains allaient au Capitole, et les conspirateurs étaient précipités du haut de la roche Tarpéienne].
lieu où siége la municipalité dans certaines villes. Lieu où siége, à Washington, le congrès des États-Unis. les oies du Capitole : personnes naïves qui de par leur naïveté peuvent avoir une action importante dans une situation périlleuse. (Lors de la prise de Rome par les Gaulois, les oies réveillèrent par leurs cacardages furieux, le général Manlius et les défenseurs, ce qui permit de sauver Rome).
prospérité de façade, supercherie.
L'expression provient des façades factices (en carton-pâte) que le ministre russe Grigori Potemkine aurait fait édifier pour masquer à l'impératrice Catherine II la pauvreté des campagnes russes. « Pyongyang pimpante, avec ses quartiers neufs, ses avenues aux plates-bandes de gazon entretenues au peigne fin n'est-elle qu'un vaste village Potemkine ? »« Une démocratie fantoche, telle un village Potemkine qui ne dupe ni ses visiteurs, ni ses habitants. »
droit de prendre place au-dessus de qqn, de le précéder dans une hiérarchie protocolaire. Ordre de préséance; admettre la préséance; tenir à la préséance. « L'ancienneté règle la préséance entre les membres d'un tribunal. »« Les cours d'appel ont la préséance sur les tribunaux de première instance. »
. p anal., plur.: prérogatives liées à la condition sociale, à l'âge, au rang etc. « Les délicats problèmes de préséances familiales. »« Pour éviter aux repas les querelles de préséance il a fait construire une table ronde, et, pour y loger cette table, une maison ronde. »
p. ext.: supériorité reconnue à quelque chose dans une hiérarchie de réalités ou de valeurs. « André Gide fait le procès de cette philosophie qui donne au général la préséance sur le particulier. » donner la préséance à qqn/qqc = faire passer qqn, qqc en priorité. « Donner la préséance aux plus démunis sur les classes aisées. »
fig. « L'horrible et l'abject se disputent la préséance. »
s'emparer (par un trust, à la manière d'un trust) d'un marché, d'un secteur de l'économie; le contrôler, le monopoliser. Truster un marché. « L'entreprise truste le marché du high tech. »
p. anal., fam.: accaparer qqch, monopoliser. Truster des décorations, des bonnes notes. « L'Europe truste les premières places de l'index mondial de l'innovation. »« Bien qu'ils ne représentent que 0,27% de la population mondiale, les juifs Ashkénazes trustent 30% des Prix Nobel. »
dans le christianisme, excommunication qui exclut celui qui en est l'objet de la société des fidèles. Frapper (qqn) d'anathème ; jeter, lancer l'anathème (contre qqn ou qqch).
p. ext.: condamnation, réprobation énergique, blâme sévère, malédiction : « être montré au doigt, c'est le diminutif de l'anathème. »
p. méton.:personne frappée d'anathème. « qu'il soit anathème ! »
p. ext.: personne qui est objet d'exécration, de malédiction; qui est en marge de la société. « Je me suis fait anathème pour la patrie. Je suis maudit. Je me suis mis hors l'humanité. »« Du fond de ton cloître anathème... »
rendu particulièrement violent par un accès de folie, une forte émotion. Brute forcenée; passion, orgueil forcené(e). « Elle haïssait comme peste ce forcené gentilhomme, qui la poursuivait de ses galanteries violentes et scandaleuses. »« Avec un geste forcené, il poussa le verrou qui fermait l'auvent au dehors. »
qui est d'une très grande violence. « J'ai entendu le cri des Bédouins, ce cri forcené avant-coureur des massacres. »
qui dépasse toute mesure dans sa passion pour. Partisan, amateur forcené de qqc. « Un antidreyfusard forcené. »
poussé à l'excès. Désir, goût forcené de qqc.; travail forcené; individualisme, nationalisme forcené. « Avec une application forcenée, un infini scrupule, je tâche d'exprimer l'essentiel de ma pensée. »
p. anal.: développement, industrialisation forcené(e).
subst.: pers. en proie à une crise de folie furieuse. Se démener comme un forcené. « Les gendarmes, venus arrêter Léopold dans son établissement, s'étaient vus dans l'obligation d'abattre le forcené. »« Notre attitude nous avait valu à l'avance une solide réputation de forcenés. »
pers. qui s'adonne sans mesure à une passion, une activité. « Je lisais, je lisais comme un forcené, tout ce qu'il y avait dans la bibliothèque. »
fam.: habitant de la zone. « Ces squatters vivaient, comme aujourd'hui nos zoniers, dans des abris insalubres. »
relatif à la zone. Jardin zonier. « Il n'y avait autour de nous que terrains vagues, baraques zonières, entreprises insalubres. »
(=mégisser) tanner une peau au moyen d'un bain spécial, afin d'obtenir un cuir très souple. « Ces beaux tons qui ont du gris fauve de peaux de daim mégissées. Les peaux, préalablement mégies et encore humides, sont suspendues dans une chambre close. » mégissier : ouvrier qui transforme les peaux en cuir fin et souple par tannage, pour la ganterie et la chaussure. « Toutes les façons d'une paire de bottes ne sont pas données par le bottier seulement, mais aussi par le nourrisseur de bestiaux, par le mégissier, par le corroyeur, etc. » [habits]
[antiq. rom.] prêtre chargé de prédire l'avenir, d'interpréter la volonté des dieux en observant principalement les entrailles des victimes, mais aussi certains phénomènes naturels (tremblements de terre, orages, etc.). Consulter les aruspices.
fig. « Les aruspices des marchés qui auscultent les viscères du passé immédiat pour prédire le futur imminent. »
fortifiant, qui revigore, redonne des forces. « Il se retrempa dans ce bain de l'habitude auquel d'artificiels regrets insinuaient une qualité plus roborative et plus tonique. »
compagnon de Jeanne d'Arc, surnommé "Barbe bleue" nantais. Héros de la guerre de Cent Ans (parmi les principaux capitaines à soutenir Jeanne d'Arc), il reste surtout célèbre pour avoir violé, torturé et assassiné 140 enfants, notamment dans le cadre de rites sataniques. Il fut exécuté en 1440 à Nantes.[personne]