[du vieux français "boucan", cabane en bois servant à fumer les aliments] fumer de la viande, du poisson pour les conserver. « On conserve la viande en la boucanant. »
p. ext.: dessécher. « Des végétaux morts que le soleil boucane. »« La viande au lieu de pourrir se boucana dans l'air pur, »
p. anal.: noircir, brûler.
p. ext.: mener la vie des boucaniers.
pop.: repas où l'on mange et où l'on boit avec excès (= bombance, ripaille). « En attendant de marcher au combat, la guerre n'était pour lui que ripailles, ribotes et parties de plaisir. »
faire ribote = boire et manger avec excès; beuverie. « Ils couraient retrouver un camarade pour faire ribote. »« Le vieux lui faisait peur, surtout les soirs de ribote. »
en ribote = en état d'ivresse. « Vous êtes encore en ribote, allez! je le vois bien. »
fig., litt.: usage excessif, pratique immodérée de qqch (=débauche, orgie). « Il avait l'imagination tout à fait grisée par la véritable ribote de romans à laquelle il s'était livré. »
pièce de bois servant à atteler une paire d'animaux de trait. « Attelés de front et par paires, les bœufs supportent un joug qui les attache à un timon. »
litt.: dure sujétion, contrainte matérielle ou morale. Subir le joug d'une armée d'occupation.
chez les Romains, javelot attaché horizontalement sur deux autres fichés en terre, et sous lequel le vainqueur faisait passer, en signe de soumission, les chefs et les soldats de l'armée vaincue.
matelot en service dans un canot.
chapeau de paille à bords étroits et à fond plat. En canotier, coiffé d'un canotier. « Canotier et panama : la tendance chapeaux de paille de l'été. »
léger bruit produit par le frottement de certaines étoffes sur elles-mêmes (en particulier la soie) ou par le frottement de feuilles, de plumes... entre elles. Froufrou d'une robe, d'un plumage; froufrous de dentelles; froufrou soyeux; faire un froufrou. « Une caille surprise se levait du creux d'un sillon et partait dans un frou-frou d'ailes. »« Les robes de soie faisaient le frou-frou le plus discret. »
p. méton.: « le temps disparu avait tant de choses pour lui que jamais nous ne retrouverons : le charme, le froufrou des femmes, l'esprit parisien, quoi! »
p. ext.: pièce de vêtement typiquement féminine : « elle se recouvrait de guipures, de mantilles, de frou-frous... »
froufrouter : faire un froufrou. « Les fins parfums de la jupe qui froufroute. »« La rivière froufroutait, en se brisant sur les bateaux du pont. »« Un rossignol froufroute dans un tas de fagots et se met à chanter. »« Une dame très élégante, qui froufroute, rayonne de soie violette et noire. »
mirage causé par une inversion de température dans l’atmosphère. « J'ai vécu au Caire et dans les déserts d'Egypte, je sais ce que c'est qu'une fata morgana ; ce n'est qu'un mirage et il n'y a rien de spectral dans son apparition. »
Fata Morgana est le nom d'une fée de la légende arthurienne, la « Fée Morgane », capable d'élever des palais au-dessus des flots.
grand tertre, amas de terre ou de pierres en forme de cône ou de pyramide, élevé au-dessus d'une sépulture royale ou collective (=cairn).
p. anal.: tertre artificiel, butte. « Un tumulus d'amendement fait de couches alternées de fumier et de terre. »
tumulaire : relatif aux tombeaux, aux monuments funéraires. Marbre tumulaire, pierre tumulaire, inscription tumulaire, tertre tumulaire.
petite éminence de terre, souvent à sommet plat, et isolée (=butte, monticule). « Du haut de ce tertre isolé, l'œil plane sur la mer et sur des marais. »« Je me laisse tomber sur un tertre de gazon planté d'arbres. »
monticule de terre recouvrant une sépulture (=tumulus). Tertre funéraire. « On n'a pas encore osé conseiller la suppression des tertres tumulaires, gaspilleurs de place. »
[de borée, (vent du) nord] caractéristique des régions du Grand Nord (=hyperborée, hyperboréal). Peuples hyperboréens; costume, art hyperborée(n) ; pureté hyperboré(enn)e ; montagnes, mers hyperboré(enn)es. « Ils marchaient en silence, émerveillés des paysages hyperboréens. »
habitant des régions du Grand Nord. « Là, ils avaient passé des hivers parmi les Hyperboréens blottis dans leurs huttes sordides. »
soldat armé d'une carabine
p. ext.: personne qui agit sans esprit de suite / qui, dans une conversation, ne fait que jeter quelques mots vifs, et puis se tait, ou s'en va. « Il a tiré son coup en carabin. »
[jeux] celui qui hasarde volontiers un coup sans prendre une part suivie au jeu.
fam.: étudiant en médecine. « Des carabins en cours de dissection. » « Blague, plaisanterie, inconscience de carabin. »« L'esprit carabin se perd, mon ami; on nous remplace par des types à lunettes, des coupeurs de fil en quatre, des physiciens, des chimistes... »
qui est atteint de tuberculose pulmonaire (=phtisique, tuberculeux). « Cette expression de langueur ardente dont s'idéalise tout visage de poitrinaire. »
p. métaph.: « un orgue poitrinaire qui toussait les débris d'une polka démodée. »
qui caractérise ou évoque cette maladie. « Le pauvre Pernin, figure poitrinaire, était un pauvre jeune homme pâle. »
fig., péj.: qui manque de combativité, d'énergie, de vigueur. « Les peintures poitrinaires des romantiques. Lamartine et son lyrisme poitrinaire. »
être très abondant, surabondant, en surplus. La médecine, a dit Hippocrate, est l'adjonction de ce qui manque, et le retranchement de ce qui redonde.
user de redondance(s). « Je suis orateur. Je suis oratoire. Je redonde. J'inonde. »
vx, littér.: redoubler de force, d'intensité. « Malgré les pavés, leurs galops redondent. La vitesse seule les maintient sur ces galets qui glissent. »
rouler à bras les wagonnets transportant le minerai au fond des mines. Hercher de la houille. « Les enfants trop jeunes ou trop faibles pour hercher sont employés comme galibots. »
hercheur = ouvrier dont le métier est de hercher.
jeune employé de la Bourse chargé de porter rapidement des ordres d'achat ou de vente. « Je fis comme simple grouillot, mon apprentissage des choses de l'argent. »
apprenti, débutant. « Il en revenait au temps où il était grouillot au journal Le Matin. »
péj. [p. réf. aux magasins d'art relig. entourant l'église Saint-Sulpice à Paris] art religieux sans originalité, fade, conventionnel.
sulpicier (hapax) = donner un aspect conventionnel, mièvre. « La pauvre église! on a sulpicié ses murs en les recouvrant avec les banales images de cette pieuse leucorrhée de la peinture que fut Flandrin! »
sillonner, marquer de traits, de hachures, rayer quelque chose. « Des bas noirs sabrés de vert. »« Des rides nouvelles sabraient ses joues. »
tracer, barrer à grands coups, à grands traits. « Une signature indéchiffrable sabrait le bas de la feuille. »
exécuter rapidement, à grands traits une esquisse. « Et bientôt de ce travail sabré, sous le tâtonnement et la confusion des lignes, des contours, il commença à sortir comme l'apparence d'une jeune femme et d'un homme. »
fig.: éliminer, supprimer radicalement quelque chose, évincer quelqu'un. Sabrer le droit de penser.« Le Gouvernement n'a rien de mieux à faire que de sabrer les républicains, jusqu'à ce que l'équilibre soit rétabli et que l'ordre règne! »
fam.: se faire sabrer = être licencié, renvoyé d'un emploi, d'un établissement scolaire.
diminuer, écourter un texte. Il dut se résoudre à sabrer les parties touffues de ses oeuvres antérieures.
critiquer sans ménagement quelqu'un ou quelque chose (=démolir). « Des mots cinglants et sabrants. »« Il nous en a lu bon nombre d'articles, les sabrant tout d'abord avec beaucoup d'esprit et de gaieté. »
arg.: [Pour un homme] pratiquer l'acte sexuel; posséder sexuellement une femme. « Pas gêné par les bombes qui pleuvaient, il a sabré une souris, et pas à la sauvette, encore! Magistralement! »
hist. relig.: bas officier de choeurs de l'église Notre-Dame de Paris.
p. anal., péj.: mauvais chantre d'église; incapable, imbécile
péj.: mauvais chanteur.
passer au sas ou au sasseur (=cribler, tamiser). Sasser de la farine, du plâtre.
p. métaph.: « Le temps arrange : il détache le fruit mûr, sasse et crible les hommes, les moeurs et les idées. »
fig.: examiner avec soin et à plusieurs reprises (=passer au crible). Sasser une affaire.
sasser et ressasser : répéter inlassablement. « Il sasse et ressasse cet auteur et n'en sort pas. »« Une vieille histoire, une image sassée et ressassée. »
incarnation du diable, popularisée par Faust de Goethe. Il assiste le docteur Faust, dès lors que celui-ci lui promet son âme.
Goethe a transformé ce personnage médiéval en un symbole métaphysique. Pour que l’humanité ne s’endorme pas dans une paix trompeuse et affadissante, Méphistophélès reçoit de Dieu la liberté de jouer dans le monde le rôle de l’inquiétude féconde et créatrice. Il a donc sa place dans l’évolution progressive, comme un des facteurs essentiels, fût il négatif, de l’univers devenir. Il dit a Faust : « Je suis une part des forces qui veulent toujours le mal, et sans cesse créent le bien. »
frappé de surprise au point de bégayer, de ne plus pouvoir s'exprimer. Air ébaubi, tout ébaubi de stupeur, de voir, demeurer ébaubi. (=éberlué, ébahi). « Il y a en elles un tas de complications mystérieuses qui me laissent ébaubi ; Je suis arrivé à la source de la lave et y suis resté tout ébaubi d'admiration ; avec ses airs de jeune bourgeoise candide et facilement ébaubie par un nom ou une situation. »
fêtes que les anciens célébraient en l'honneur de Bacchus.
fête bruyante. « Une tumultueuse bacchanale »
partie de débauche, orgie. « Raconter une bacchanale, une scène de bacchanale »
mise à l'écart. Frapper qqn d'ostracisme.
attitude hostile d'un ensemble de personnes constituant une communauté envers ceux qui lui déplaisent. « En dix minutes, il subit toutes les manifestations de ce terrible ostracisme du monde parisien. »
philos.: manière d'être d'une réalité (être ou chose) susceptible de ne pas être (anton.: nécessité, déterminisme).
plur.: circonstances, données imprévisibles. « Les contingences économiques. »
plur.: faits d'importance mineure. « Mépriser les contingences matérielles. »« Se placer au-dessus des contingences. »
incarnation du dieu Vichnou ou d'autres divinités de la religion hindoue. « Le sanglier, un des avatars de Vishnou. »
changement, transformation ou métamorphose d'une personne ou d'une chose qui en a déjà subi d'autres (dans l'aspect physique, les opinions etc.)
étude de faits particuliers afin d'aboutir au dégagement de lois générales. Rendue célèbre par les jésuites.
tendance à argumenter avec une subtilité excessive, notamment sur les problèmes de morale.
qui est d'une santé fragile. Vieillard cacochyme.
p. métaph.: suranné et sans force. Le véhicule cacochyme.
p. anal.: il n'y a pas d'arbres plus laids : ils ont toujours l'air cacochyme et amputé.
un cacochyme = un vieillard
[du lat. "à l’usage du Dauphin"] collection d'ouvrages classiques spécialement remaniés pour convenir à l'instruction du Dauphin, fils de Louis XIV.
p ext.: suffisamment édulcoré pour être à l’usage des enfants. « Il y a deux Histoires : l'Histoire officielle, menteuse qu'on enseigne, l'Histoire "ad usum delphini " ; puis l'Histoire secrète, où sont les véritables causes des événements, une histoire honteuse. »
p ext.: expurgé. « Une édition ad usum delphini, expurgée, avec des notes destinées aux néophytes. »
tranche de gros poisson découpée avant cuisson. « Darne de lieu noir au beurre d'escargot. »« Prévoyez une darne par personne. »
p ext.: partie du corps. « Et peut-être que quelque darne de son corps il y laissera. »
théorie pseudo-scientifique selon laquelle les instincts, le caractère, les aptitudes, les facultés mentales sont conditionnés par la conformation externe du crâne. Synon.: cran(i)ologie. « Nul n'ignore que la phrénologie est une science qui apprend à juger les facultés intellectuelles et morales de l'homme par l'inspection des bosses de la tête. »
ensemble de logements organisés autour d'une cour couverte centrale, censé permettre la vie harmonieuse d'une communauté (la Phalange). « Dans la pensée de son concepteur, Charles Fourier, le phalanstère est une sorte d'hôtel coopératif pouvant accueillir quatre cents familles. »« La stupidité utopique du phalanstère: un bonheur coupé pareillement et du même morceau à chacun, comme une part de galette. »
p. anal.: groupe de pers. vivant en communauté (= communauté).
litt.: endroit, maison où vivent de nombreuses pers., de nombreuses familles. « Dans ces phalanstères du Paris bourgeois, tout devient événement. »
mettre, rester, se tenir en panne; prendre la panne : équilibrer l'effet du vent dans la voilure en disposant celle-ci de façon à immobiliser le bateau ou à ne le soumettre qu'à l'effet de dérive, sans que les voiles soient amenées ou fasèyent. « Quand le bateau que l'on croise porte pavillon tricolore, on se salue, on se crie les nouvelles, et quelquefois on se met en panne pour se faire une visite »
étoffe (de laine, soie, coton) travaillée comme le velours, dont le poil plus long et moins serré est couché, et qui sert dans la confection de vêtements ou dans l'ameublement. « Un rideau de panne rose. Un salon aux banquettes de panne grise et aux rideaux de guipure. »
tissu à poils ras couchés, brillants, utilisé pour la confection de vêtements. « Culotte, robe de panne. Un beau manteau doublé de panne sur l'épaule. »
graisse épaisse sous la peau du porc, dont on fait le saindoux.
fam.: graisse apparente chez un être humain. « Ce grand et gros corps de quinquagénaire, tout en panne et en lymphe... »
bande de nuages au-dessus de l'horizon. « L'espace s'était dégagé de ses nuées; il n'y traînait plus que de grandes pannes blanches et molles, entre lesquelles s'approfondissaient des trous sombres, piquetés d'étoiles. La grande panne de nuages condensée à l'horizon... »
p. anal.: panne de brume : « de grandes pannes de brouillard, immobiles, vagues, sans contours, pesaient sur l'horizon qui était noir »
partie amincie du marteau, opposée à la tête. « Marteau à panne droite, sphérique, fendue... »
vx ou p. plaisant.: fumer. « Ça, monsieur, lorsque vous pétunez, La vapeur du tabac vous sort-elle du nez Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée? »« D'autres rêveurs, accotés aux cloisons enfumées des brasseries et des tavernes pour allumer et suçoter amoureusement leur pipe, pétuner et souffler de la fumée. »
pétuneur = celui qui aime fumer, qui fume beaucoup. « Batailleurs, soiffards jamais désaltérés, pétuneurs, chanteurs et conteurs bien disants »
peintre ou sculpteur du Moyen Âge. « Au Moyen Âge les représentations peintes ou sculptées s'appelaient indifféremment images et les artistes imagiers ou faiseurs d’images. »
qui fait des images, des enluminures. Moine imagier. Imagier d'Épinal.
péj.: « Manet, c'est un imagier à l'huile d'Épinal. »
[en parlant d'un peintre] « Maurice Utrillo, un des imagiers les plus vrais de Montmartre, le peintre d'Histoire de cette Butte. »
qui concerne la fabrication des images. Industrie imagière.
[en parlant d'un écrivain] dont le style est imagé. « Un artiste imagier comme La Fontaine donnera la préférence au pittoresque. »
omniscience narrative : le narrateur sait tout, voit tout, connaît tout. Ce point de vue, très souvent utilisé dans le roman réaliste, peut donner l'impression de dominer la situation. Il permet surtout de donner de nombreuses informations en très peu de lignes. « Le réalisme traditionnel de l'époque de Flaubert exigeait une focalisation zéro, gage de réalisme objectif. »
(jeter, lancer) un pavé dans la mare (aux canards, aux grenouilles) : prendre une position, faire une révélation qui fait scandale ou jette le trouble. « Effarement général à la suite de ce pavé tombé dans la mare aux grenouilles. »« La ministre a jeté un pavé dans la mare en évoquant des "trahisons". » pavé de l'ours [p. allus. à la fable de La Fontaine L'Ours et l'Amateur de jardin] : action (notamment un éloge) accomplie avec bonne intention mais qui, par sa maladresse, se retourne contre celui que l'on voulait aider. « Ah non! Pas votre pitié! Assez de pavés de l'ours! N'en jetez plus! »
battre le pavé (d'une ville) : errer, parcourir un lieu à la recherche de qqch. « J'ai passé la semaine à battre le pavé de Naples à sa recherche. »
batteur de pavé. « Un batteur de pavé, D'origine quelconque et de sang peu prouvé. »
litt.: « Bien connu sur le pavé de la littérature. »« Ils étaient dans les champs et avaient quitté le pavé des hommes. »
en 1899, en marge de l'affaire Dreyfus, Jules Guérin, président de la Ligue antisémite, se barricade au 51 rue Chabrol à Paris. S'ensuit un siège de trente-huit jours par les forces de l'ordre, très médiatisé, communément appelé "Fort Chabrol".
p ext.: situation où un individu – généralement armé, parfois avec otages – se retranche dans un immeuble entouré par les forces de l'ordre. « On a cru à un Fort Chabrol ce matin, lorsqu'un homme a brandi une arme au guichet de la gare. »
chez les poètes mondains du 17ème siècle, pièce de poésie consistant en une pensée exprimée avec finesse en quelques vers de forme libre et prenant souvent, à l'égard d'une femme, la tournure d'un compliment galant. « Je connais tous les tons de la gamme du rose, mais le rose qui monte à votre front nacré, au moindre madrigal qu'on vous force d'entendre, de la fraîche palette est le ton le plus tendre. »
compliment, propos galant adressé à une femme.
être agité d'un tremblement (=trembloter). « Le tintement du grelot trémula dans le silence nocturne, clair, régulier, couvrant le bruit des pas. »
p. métaph.: « il y a des moments où, pendant l'extraordinaire cérémonie, le petit frisson de la splendeur divine vous fait trémuler l'âme et où l'on se sent exalté, projeté hors de soi-même. » trémulant: agité, parcouru d'un tremblement (=tremblant, tremblotant). « Du ruisseau débordé, on ne distinguait plus que les hampes des joncs, parcourues toutes au choc des eaux d'une ondulation trémulante et qui se propageait très loin. »
opposition violente d'avis, de sentiments, d'intérêts (=divergence, désaccord). Dissensions, civiles, intestines, politiques. Fomenter, semer, la dissension; apaiser les dissensions. « Le parti est en proie à de graves dissensions internes. »
p. ext.: divergence d'idées, d'opinions (=dissentiment). « Il me semble que notre petite dissension nous a faits encore meilleurs amis qu'auparavant. »« Tu n'as pas eu d'ami meilleur que moi-même au milieu de nos dissensions. »
ensemble de petites branches d'arbres. « La ramille d’un buisson touffu. »« Parmi les stères de bois empilé et les tas de ramille. »
dernière division du rameau; petit rameau; petite branche; brindille. « Des ramilles blanches de givre, à terre. »« Nous marchons dans la forêt, les étoiles luisent à travers les ramilles noires. »« Allongé sur un tapis de ramilles de pin. »
p. anal.: division d'une autre partie arborescente d'une plante. « Parmi les ramilles d'une racine immergée. »
ramillon = ramille. « Bourrasques brusques faisant gesticuler les rameaux et les ramillons. »
pour une plante, fait de grandir et se développer jusqu'à porter graine. « La chenille meurt quand elle forme sa chrysalide. La plante meurt quand elle monte en graine. »
fig.: rester vieille fille; parvenir à la maturité sans être mariée. « Et maintenant, bien que très montée en graine et vieille fille, elle est une autre femme, mille fois plus parfaite. »« La plupart, déjà sérieusement montées en graine, pensaient avec amertume qu'elles ne se marieraient jamais. »
ragoût fait de restes de volailles ou de viandes déjà cuites. Capilotade de volaille, de perdrix.
mise en pièces de manière à produire une impression de mélange confus, de gâchis. « Sur les routes d'un pays en capilotade. »
mise en pièces, produite par des coups et blessures. Faire une capilotade de qqn : le mettre en pièces, le mettre à mal.
mettre (qqn) en capilotade : mettre en pièces, rouer de coups, malmener rudement.
fig.: déchirer quelqu'un, médire de lui sans ménagement. « Cette sainte femme qui se mettait elle-même en capilotade et se donnait des torts. »
avoir une partie du corps en capilotade : être couvert de blessures, de coups : « après l'éclatement de la bombe, elle avait le nez et les joues en capilotade. »
avoir les pieds, la tête en capilotade : éprouver une grande fatigue; avoir très mal à la tête. « J'ai cessé de lire vers deux heures du matin, quand la rue a retrouvé son calme. Ceux qui ont fait la noce n'ont pas la tête plus en capilotade que moi. »
la gourme est une maladie bénigne du poulain, provoquant la sécrétion d'une morve également appelée "gourme". Tous les poulains ou presque la contractent, comme une étape obligée avant l'âge adulte. "Jeter sa gourme" a ici le sens d'"émettre des sécrétions".
p. ext., fig.: frasques de jeunesse. « Un jeune homme doit jeter sa gourme, et le plus tôt est le mieux. »
jeter la gourme de qqc. « Sa raison mûrissait, il avait jeté la gourme de ses rancunes. »
échange brusque de mots vifs. « J'avais bonne envie de lui dire le fond de ma pensée, mais ce n'était pas le moment de faire une algarade. »« Il ne se passe pas un jour sans que des algarades fâcheuses n'éclatent au dortoir. »